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Le blog d'Yves Ballu, Cairn
4 février 2018

Secours en montagne : Vincendon et Henry ne sont pas morts pour rien.

Demain lundi 5 février, aura lieu à Chamonix la commémoration du 60ème anniversaire de la création du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne ainsi que du 30ème anniversaire de la création du Centre National d’Instruction du Ski et de l’Alpinisme de la Gendarmerie. Une gravure en bronze, en mémoire de Jean Vincendon et François Henry, sera inaugurée à cette occasion. Joseph Canova, fondeur d'art, qui a réalisé cette oeuvre témoigne :

"En 1957, à l’époque de ce terrible drame j’avais 9 ans. Comme la plupart des familles françaises, nous n’avions pas de télévision, mais comme tous les journaux de l’époque ne parlaient que de cela, nous suivions au jour le jour l’évènement. Ma mère terriblement impressionnée, transposait cette tragédie sur ses deux enfants, et répétait sans cesse : « Heureusement que nous n’habitons pas à Chamonix ».

 Quelque 45 ans plus tard, en 2002, ces vagues souvenirs sont ravivés à la lecture de l’ouvrage d’Yves Ballu : « Naufrage au Mont Blanc ». Un récit parfaitement documenté qui nous amène naturellement à une évidence : ces gamins ne sont pas morts pour rien, puisque suite à leur calvaire a été constitué un corps organisé de secouristes en haute montagne… et cela mérite bien un hommage !

 Que peut faire un artiste ? Comme je fais de la sculpture, en 2003 je planche sur un premier croquis. J’aimerais le modeler en terre, pour ensuite le convertir en  bronze. En 2009, à l’occasion de la diffusion du film reportage de Denis Ducroz : « Naufragés du Mont Blanc : Vincendon et Henry » remotivé et à l’aide de l’ordinateur je reprends ma recherche de 2003… et les années passent.

 Il faudra attendre Janvier 2016, pour qu’un concours d’heureuses circonstances réveille ce beau projet : à l’occasion des vœux municipaux, je rencontre Jean-Pierre Mirabail commandant  du PGHM de Bourg Saint Maurice et en quelques mots je lui expose mon idée. Un rendez-vous est pris et le 20 Janvier 2016, et je lui remets l’avant-projet détaillé : une petite maquette imprimée en 3D…"

 Joseph CANOVA, Fondeur d’art.

 

PGHM

 

 

Voici   un extrait de la plaquette éditée par le PGHM de Chamonix :

1958   : La création des unités de secours en montagne

Le système de secours en montagne était jusqu’à présent bâti sur la solidarité en montagne et le bénévolat. La tragédie de Vincendon et Henry en a montré les limites. L’événement de l’hiver 1956-1957 conduira à l’étatisation du secours en montagne, actée par la circulaire ministérielle du 21 août 1958.

Les Préfets ont désormais la charge de l’organisation du secours en montagne dans les départements concernés.

Une nouvelle organisation du secours s’esquisse : une structure professionnelle doit s’associer aux organismes historiques qui ont fait leur preuve (Ecole de Haute Montagne, Ecole Nationale de Ski et d’Alpinisme et Compagnie des Guides, soutenus et coordonnés par la Société Chamoniarde de Secours en Montagne).

A cette époque, de par son implantation en montagne et la connaissance du milieu de ses militaires, la gendarmerie participe également aux opérations de secours. En 1956, la Brigade de Chamonix a même 9 opérations de secours en autonomie à son actif.

L’étatisation du secours en montagne et l’implication de la gendarmerie conduira à la création du Groupe Spécialisé de Haute Montagne le 2 octobre 1958. Le GSHM, qui est localement appelé la « Brigade Blanche », a désormais pour mission principale le secours en montagne.

Rapidement, le GSHM aura besoin d’être remanié. En effet, le nombre d’engagements sur des missions de secours augmente. En parallèle, les militaires de la Brigade Blanche sont de plus en plus impliqués dans la formation montagne interne à la gendarmerie et à l’ENSA, ou pour des participations à des compétitions de haut niveau. Ces contraintes conduiront à la transformation du GSHM. Il devient Peloton Spécialisé en Haute Montagne en 1961 et est commandé par le Lieutenant Michel Monnier. Les effectifs sont alors doublés, avec la création de douze postes supplémentaires.

 Sur cette période, à partir de 1960, d’autres unités de gendarmerie spécialisées dans le secours en montagne sont mises en place dans les différents massifs français. Actuellement, 60 ans après la création de la première unité, 22 unités de gendarmerie de secours en montagne sont implantées sur tous les massifs du territoire national.

Dans les années 1970, l’arrivée de polémiques entourant certains secours entraîne le désir de dissocier la gestion du secours d’une part et la politique locale d’autre part. Le but recherché est le renforcement de la neutralité des opérateurs du secours.

Cette décision aura pour conséquence le renforcement de la place de la gendarmerie dans le dispositif de secours en montagne. En 1971, le PSHM assure désormais l’intégralité du secours dans le massif du Mont Blanc. Il est rebaptisé Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne le 03 septembre 1971, avec à sa tête le lieutenant Jean-Jacques Mollaret.

En 2018, le PGHM de Chamonix compte 44 militaires à l’effectif : 2 officiers, 2 secrétaires, 3 maître chiens secouristes, 33 secouristes et 4 gendarmes adjoints volontaires.

En 1988, une nouvelle étape est franchie avec la création du Centre National d’Instruction de Ski et d’Alpinisme de la Gendarmerie (CNISAG). Ce centre, basé àChamonix, forme toute la branche montagne de la gendarmerie nationale. Il forme les gendarmes à tous les niveaux : du stage d’initiation à la montagne destiné auxbrigadiers, jusqu’aux stages de haute techicité pour les gendarmes spécialisés dans le secours en montagne. Le CNISAG fête cette année les 30 ans de sa création.

 

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Commentaires
J
Superbe gravure, magnifique, c'est très émouvant. <br /> <br /> Alain Jattiot
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