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Le blog d'Yves Ballu, Cairn
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19 décembre 2012

A quoi ressemble le sommet de l'Annapurna, gravi par Maurice Herzog et Louis Lachenal en 1950 ?

Les photos de Maurice Herzog n'ont pas été prises au sommet de l'Annapurna. A combien de mètres était-ils dans la pente où il a brandi ses fanions à bout de piolet ? Il prétend que le sommet lui arrivait à la taille. Ce qui est à l'évidence inexact, d'une part, au vu de la photo, d'autre part du fait que la prise de vue a été effectuée en contre-plongée, ce qui déforme la perspective. Au demeurant, l'arête file à droite, jusqu'au bord de la photo, sans découvrir le sommet. Jusqu'où ? Mystère. Donc, il est impossible de situer le "Vainqueur de l'Annapurna" par rapport au sommet.

Herzog au sommet de l'Annapurna 01

Alors?... On se demande à quoi peut bien ressembler ce sommet... Est-il si pointu qu'on ne puisse s'y tenir le temps d'une photo ? Comme l'Aiguille de Roc sur laquelle se dresse élégamment Gaston Rébuffat sous l'oeil de son ami photographe Georges Tairraz ?

image070

 

Non. En cherchant d'autres photos, prises par les alpinistes qui ont gravi l'Annapurna depuis 1950, j'ai trouvé celle de Jean-Christophe Lafaille. Cette fois, le sommet ne fait aucun doute. De même, il ne fait aucun doute qu'il est possible de s'y faire photographier, quand bien même l'arête sommitale est partiellement cornichée.

23-Sommet-annapurna-8091m-c

Voici une autre photo du sommet. Elle a été prise par l'équipe qui accompagnait l'apiniste espagnole Edurne Pasaban Lizarribar. Là encore, le sommet est bien visible. Et cette fois, aucun doute, il lui arrive bien à la taille... 

edurne-pasaban-sommet

Bon... En cherchant bien, j'ai trouvé une autre représentation du sommet de l'Annapurna. Elle est d'époque, c'est-à-dire de 1950. Avec Herzog et Lachenal.

 

Annapurna Domenica del Corriere__redimensionner

Annapurna Domenica del Corriere_redimensionner

 

Si Herzog et Lachanal avaient été photographiés comme le représente cette gravure étonnante, il n'y aurait jamais eu de doutes sur la réalité de leur "conquête" ! Mais il est peu probable que l'artiste (G. de Gaspari) ait vu de ses propres yeux le sommet de l'Annapurna. De quels photos s'est-il inspiré ? Sans doute d'aucune, juste de son imagination, transportée par les récits héroïques de l'époque.

Un document étonnant. Non ?...

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Commentaires
D
Bonjour à tous, <br /> <br /> Je viens de vous lire! Je ne suis qu'un amoureux des exploits sportifs car incapable moi-même d'en réaliser un! Je vais simplement donner mon avis et n'essaierai pas de prouver quoi que ce soit. Inutile de tout repasser en revue mais j'insiste simplement sur le caractère d'Herzog. C'était un homme avec un ego immense,de la taille de l'Anapurna, c'est peu dire! Lui et lui seul l'intéressait. Il a accompli cette ascension pour sa propre gloire et certainement pas pour la France. Il a su ensuite faire un magnifique paquet cadeau pour en tirer encore une fois seul toutes les ficelles, lui qui était devenu LE héros français! Sa volonté de briller était farouche, il ne pouvait envisager de ne pas réussir, quitte à prendre tous les risques et même de décider du sort de son compagnon! Non, je ne peux imaginer une seule seconde qu'il n'ait pas atteint le sommet! Il l'a certainement fait dans un élan d'égoïsme ultime (ou héroïsme pour certains, difficile parfois de choisir) et au péril de sa vie et de celle de Lachenal qui l'a suivi non pas pour la gloire mais par devoir. Il était comme illuminé, cela lui donnait d'ailleurs une force farouche, contrairement au sang froid et à la lucidité de Lachenal dont la force était la sagesse et l'humilité. Rien ne l'aurait fait renoncer à cette gloire dont il savait très bien qu'elle serait personnelle. Alors, même si les photos n'ont pas été prises au sommet, je pense que ce dernier a bien été atteint par les deux hommes. Le seul mensonge aurait été par la suite de dire que les photos avaient été prises à deux mètres de la crête sommitale (ça faisait mieux car il dû se rendre compte que doute il pouvait alors y avoir) alors qu'elles ont sans doute été faites un peu plus bas pour assurer de beaux clichés plus à l'abri du vent qui encore une fois mettraient en valeur l'exploit formidable de Herzog en laissant seulement quelques miettes à Lachenal! Après tout, sans nier la victoire, c'était seulement peut-être cet aspect, cette vérité là que voulait rétablir Lachenal : "Oui nous avons fait le sommet mais non les photos n'ont pas été prises à ce moment là mais un peu plus tard et un peu plus bas". Cette révélation, Herzog n'aurait pu la supporter.<br /> <br /> Je ne sais plus où j'ai pu lire ou entendre cette citation mais je vous la livre : "Quand la légende rejoint et dépasse la réalité et bien écris la légende!" C'est peut-être ce qu'a fait Maurice Herzog, une réalité embellie, rendue presque parfaite et dont il était le principal protagoniste. Elle a pris depuis quelques rides mais reste encrée en nous et la preuve est donnée par nos interventions presque 70 ans après!<br /> <br /> <br /> <br /> Dominique
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J
J'aime beaucoup le point de vue des pro Herzog. Ca me rappelle les arguments des pro Armstrong. Ou les yeux de ma fille qui me supplie de lui raconter en des histoires de Pere Noel, parce qu'elle n'a pas envie que la magie se termine. Sauf qu'elle est une enfant...
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O
Bonjour Monsieur Ballu, <br /> <br /> J’ignore moi aussi de quelle photo G. de Gaspari s’était inspiré pour exécuter cette jolie gravure de ce sommet escarpé. Mais il est indubitable qu’il n’avait, en 1950, pas pu admirer cette photographie du Sommet Central (8.013 mètres) du Broad Peak – qui lui ressemble pourtant de manière étonnante (http://static.desnivel.com/images/2010/07/19/broad_peak_Cumbre%20central.jpg) – car elle fut prise par la cordée réunissant Alberto Iñurrategi, Juan Vallejo et Mikel Zabalza, le 17 juillet 2010…
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P
Le cliché de Jean-Christophe Lafaille prouve la véracité des dires d'Herzog et de Lachenal. On voit très bien derrière Herzog, qui se trouve quelques mètres sous le sommet, la petite selle dont parle Lachenal dans ses carnets et que l'on voit également sur la photo de Lafaille.<br /> <br /> Pour plus d'infos et une analyse poussée:<br /> <br /> http://www.kairn.com/fr/activites-montagne/86748/annapurna-1950-le-ghm-prend-position.html<br /> <br /> <br /> <br /> Il n'y a aucun doute que l'expé de 1950 soit arrivée au sommet.
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P
J'ai envie de dire: et? Il y avait du vent, ils ont pris la photo quelques mètres sous le sommet, où est le problème?<br /> <br /> <br /> <br /> Moi, j'aimerais surtout savoir sur quoi se basent ceux (Félicité Herzog ou David Roberts à la fin de son bouquin) pour remettre en cause le succès de l'expédition de 1950? Sur rien... Si Lachenal et Herzog ne sont pas arrivés au somment, il faudrait nous expliquer comment toute l'équipe de l'expédition a-t-elle pu mentir et garder ce mensonge pendant des décennies. Vous imaginez, vous, un Lachenal, ce type si droit, mentant effrontément sur le sommet comme veut le laisser croire la fifille Herzog? J'espère d'ailleurs que la famille Lachenal va porter plainte contre cette diffamation...<br /> <br /> Il faudrait aussi nous dire comment Herzog a deviné la description du sommet, confirmée en tout point par le chef de l'expédition britannique de 1970, Henry Day. Celui-ci se dit très surpris de cette polémique franco-française bidon alors qu'à l'étranger, personne ne remet en cause la victoire de 1950. Bref, une polémique sur fond de vent, comme on aime si bien en France...
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