Patrick Edlinger : hommage de Piotr Paćkowski et photos d'Yves Ballu...
PATRICK EDLINGER N EST PLUS
Astre brillant... suspendu dans la nuit, écrivit John Keats, poète romantique anglais.
Patrick Edlinger était un grimpeur du libre. Notre astre brillant, peut être le seul du siècle dernier, suspendu dans l'espace du vide, son élément.
Il s’éteint vendredi 16 novembre à son domicile dans le haut lieu de Verdon.
Patrick Edlinger avait un don pour l’escalade, en le regardant grimper on avait l'impression qu'il défiait les lois de gravitation. Était-ce un hasard ? Dans un de ses essais, Thomas de Quincey écrivit : hasard est un pseudonyme de Dieu. Il se manifeste quand le créateur ne trouve pas sa signature indispensable. Athlète de haut niveau, Patrick se déplaçait d’une prise à l’autre avec la beauté et l’élégance, en ne laissant derrière lui que les traces de magnésie.
Comme tous les génies, ce Mozart du vide a fait des jaloux parmi les prétendants au titre du meilleur grimpeur. Il n'avait rien à prouver mais il l'a fait. Certaines compétitions d'escalade le démontrent.
Ce Blond avec bandana rouge a confié sa vie aux bouts de ses mains. Il nous a séduit par son style. Tous ceux qui l'ont connu gardent en mémoire son sourire énigmatique. Il nous a contaminé par le plaisir de grimper. Plaisir mais pas souffrance comme écrivent certains. L'escalade était pour lui une expression de liberté, une passion condamnée, probablement, depuis le début à l' inassouvissement. Patrick Edlinger a vécu en homme libre. Il n'a jamais songé à faire de son don un métier
Après sa disparition les témoignages spontanés de sa présence dans l’esprit des grimpeurs, forts et moyens, se multiplient sur les réseaux sociaux. Cela prouve l'impact de sa disparition dans le monde de la grimpe.
Dans la presse sur l’internet les articles se suivent et se ressemblent, engraissés par les propos pretendu cinéastes et d' autres plumitifs. Ces derniers, déguisés « en amis » sont en fait des tristes marchands de la mort Ils ont besoin de la publicité pour vendre leur produit.
Un vendredi de l'automne Patrick Edlinger a commencé son ascension, une de plus, vers le Royaume des Grimpeurs, où l’apesanteur est de rigueur.
Je crois fort qu'il y rejoindra bientôt son ami Patrick Berhault mais aussi les autres.
Tiens bon Patrick pendant ton vol ! Et n'oublies pas de t’arrêter au bord de la Mer de Tranquillité ! ….
Piotr Paćkowski
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En hommage à Patrick, j'ajoute quelques photos. Elles sont signées. Pourquoi ? Parce que j'en ai retrouvé quelques-unes sur Internet. Sans que leurs diffuseurs n'aient pris la peine de me demander quoi que ce soit (à l'exception de Kairn à qui j'ai fourni quelques photos et qui les a créditées correctement). Et quand j'ai tenté d'entrer en contact avec les sites ayant piraté une de mes photos, je n'ai jamais eu de réponse. Sauf une, de la part de l'Est Républicain dont j'ai pu joindre au téléphone le rédacteur en chef adjoint qui m'a le plus simplement du monde expliqué :"On l'a copiée sur Internet" !!!
Celle-ci, par exemple, qu'on voit un peu partout sur la toile.
Je l'ai prise à Bardonnechia en 1985, lors d'une compétition. Vous tapez "Patrick Edlinger" sur Google, et vous demandez Images. Regardez combien de fois vous la retrouverez :
altissima.org, babelio.com, bfmtv.com, defunt.be, jeanmarcmorandini.com, verticalmountain.com, fdaf.org, marin56.canalblog.com, 24matins.fr, scoop.it, chronobio.com, estrepublicain.fr etc...
Aucun de ces sites n'a cité ses sources !
En voici d'autres sans doute uniques : de Patrick à Yalta en 1982, lors de la première compétition internationale d'escalade organisée par les Soviétiques au bord de la Mer Noire, à laquelle participait Patrik avec Eddy Boucher et Laurent Jacob.
Les admiratrices étaient nombreuses...
Patrick avec... un casque ! Une exigence des organisateurs soviétiques.
Sur cette photo, il a un superbe sourire !
En voici d'autres de Bardonnechia en 1985